La mémoire transgénérationnelle
- Roxanne Bourdin
- 7 févr. 2023
- 2 min de lecture
Dernière mise à jour : 22 févr. 2023
La mémoire transgénérationnelle est cette idée que l'individu est porteur de l'héritage de sa famille, et ce, dans tous les aspects: immigration, guerres, violence, fausse couche, inceste, pauvretré, suicide, etc.
L'individu est la somme des mémoires qui le composent, et ces événements marquant du passé familial nous affectent dans notre vie personnelle, affective, professionnelle ou financière, sans que nous nous en rendions compte. Chaque situation vécue stimule une ou plusieurs mémoires, qui lorsqu'elles sont déclenchées, génèrent une réponse corporelle, émotionnelle et mentale.
Le mystère demeure quant aux lois de sa transmission. Entre deux membres d'une même famille, l'un pourrait avoir hérité d'un traumatisme, et l'autre non.
Certaines blessures, trop anciennes ou trop douloureuse, deviennent des secrets, des non-dits ou des sujets tabous. Cette dissimulation de la réalité vécue est parfois plus pathogène que le traumatisme lui-même. Ces mystères continuent de vivre en nous sous la forme de normes familiales, de règles et de principes que l'on s'impose et qui viennent perturber notre équilibre.
La personne traumatisée va vivre la blessure psychiquement mais aussi biologiquement car ce dernier va laisser des traces épigénétiques (transmises dans l'ADN), qui vont se transmettre aux générations suivantes, parfois trois ou quatre. Cela nous rappelle l'intérêt de travailler sur plusieurs générations.
Mais ces traces sont réversibles grâce à une bonne hygiène de vie, et surtout une thérapie, car l'analyser transgénérationnelle permet de se libérer des chocs amassés sur plusieurs générations.
La psychothérapie est un travail de mise en récit, d'"historicisation", dirait Boris Cyrulnik. La mise en récit permet notamment de réinscrire l'évènement traumatique dans une histoire, là où auparavant, il était isolé, clivé du reste. si l'autre qui écoute mon récit de vie m'accepte avec cette partie "sombre" de moi, alors je peux réconcilier les deux parties du moi divisé. Comme le dit Boris Cyrulnik, "le moi socialement accepté tolère enfin le moi secret non racontable". C'est essentiel pour soi de "bien pouvoir se raconter", de se constituer un récit de vie qui soutient et reste dynamique, mais ça l'est aussi pour le bien-être des générations suivantes.
Comments