Groupe de parole

La violence physique, verbale, économique et sexuelle du dominant va engendrer de la sidération, de la honte, de la peur, de la culpabilité, de l’humiliation, du désespoir, le refus de se reconnaître comme victime. Celui qui « soumet » nie la gravité de ses actes, rejette la responsabilité sur la victime. Après, s’ensuit une sorte de « lune de miel » avec une banalisation des faits, des promesses et, l’espoir que la relation change, qu’elle pourra « le » changer. Puis, à nouveau des frustrations, des tensions apparaissent chez le violent, ce qui entraîne des peurs, des craintes d’insécurité chez celui qui subit, en proie à une faible estime de lui-même avec un attachement peu sécure, une quête affective.

​

Là, le groupe permet de mettre en relief ce mécanisme d’emprise, cette violence invisible, insidieuse qui se noue, telle une toile d’araignée, dans une relation quasi fusionnelle avec une impossibilité d’exister comme deux entités distinctes et différentes.

Bien souvent ces femmes ont la sensation d’avoir vécu, de vivre quelque chose d’inavouable, qui doit rester secret, mais surtout d’être seule (sentiment renforcé par l’isolement social). Le groupe leur permet de ne plus se sentir seules, de bénéficier de l’avancée des autres à travers des « jeux de miroir », se questionner sur sa propre histoire en résonance à celle des autres, de percevoir les mécanismes d’emprise, d’enchaînement dans la relation, mais aussi la violence de ce lien de dépendance pathologique et dangereux, source de souffrance physique et psychique (ce sont les traces invisibles de la violence qui prennent racine dans le psychisme de la personne, et dont il est difficile de se défaire), et d’aliénation (ne plus exister par soi-même en tant qu’entité propre mais uniquement en interdépendance à l’autre).